Article dans Marie Claire de février 2002 - 4

ENSEIGNEMENT DANS LES BONNES ÉCOLES, ACTIVITÉS EXTRA-SCOLAIRES... CES ENFANTS SONT PROVISOIREMENT SAUVÉS. MAIS FABIENNE VEILLE À CE QU'ILS RESTENT EN CONTACT AVEC LA RÉALITÉ.

En Inde, 44 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, et on estime à 55 millions les enfants travaillant pour des employeurs autres que leurs parents. Avec leur action au quotidien, des gens comme Fabienne Nauhame brisent le cercle vicieux de la misère. Quand les gamins arrivent au foyer, ils ont tout à apprendre, et en premier lieu leurs leçons: « Ils n'ont d'autre choix que celui d'étudier. À la gare, avant de me suivre, ils sont briefés sur ce point », prévient-elle. Pas question de leur donner une éducation au rabais sous prétexte qu'ils viennent de la rue. Fabienne les a inscrits dans de bonnes écoles, où l'enseignement est dispensé en anglais. C'est le seul moyen qu'ils aient une chance de décrocher plus tard un vrai métier. « Dans ce pays qui compte 43 % d'illettrés, l'éducation est un business, déplore Fabienne. Seules les écoles gouvernementales en bengali sont gratuites. Et un certificat en bengali ne vaut rien au niveau national. »
Avec un niveau scolaire de plusieurs années inférieur aux enfants de leur âge, les garçons doivent mettre les bouchées doubles. Chacun fait deux à trois heures d'études à la maison, coaché par Fabienne ou l'un des trois éducateurs indiens qui travaillent avec elle. Charlotte et Béatrice, des bénévoles françaises, sont venues lui prêter main forte pour quelques mois, alternant cours particuliers et ateliers de musique, danse ou dessin.

S'il est hors de question de les élever au rabais, il ne s'agit pas non plus d'en faire des assistés. Chacun participe à la bonne tenue de la maison. Ils nettoient leur chambre avant d'aller à l'école, lavent leur linge et donnent un coup de main à la cuisine. Sans jamais râler. Étudier, participer aux tâches ménagères, se faire câliner: ces enfants nés du mauvais côté ont la chance de pouvoir espérer un avenir meilleur.
« Je les garderai jusqu'à ce qu'ils aient trouvé un boulot à même de les faire vivre, eux et leur famille, promet Fabienne, qui a pour projet d'acheter une petite maison afin de réunir tous ses garçons dans un seul et même lieu. Je veux préserver l'atmosphère familiale de notre foyer et continuer à les suivre chacun, individuellement. Je ne prendrai donc jamais plus de vingt enfants. C'est dur pour ceux qui restent sur les quais de Howrah Station, mais ces vingt-là, au moins, seront sortis d'affaire. »

CATHERINE CASTRO

INFOS "TRANSPARENCE"
Les Galopins de Calcutta est une association à but non lucratif. Budget annuel : 70 000 F

COMMENT AIDER CES ENFANTS ?
En envoyant des cartables, des fournitures scolaires, des jouets et jeux éducatifs, des chaussures en cuir noir à lacets (pour l'uniforme de l'école), mais aussi du savon, du shampooing, du dentifrice, des vêtements. En proposant à votre enfant de correspondre (en anglais) avec un "galopin". En parrainant un enfant: 150 F par mois équivaut à un mois de scolarité dans une bonne école. Et bien sûr en envoyant vos dons.
Contact: Les Galopins de Calcutta, 23 rue Fontaine Michon, 61200 Sarceaux, tél.: 02 33 67 07 01 ou 0134 74 7147,
e-mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,
site internet: http://www.oamp.fr/people/tresse/galopins/galopins.html.

 

*Adaptation au format internet et/ou résumé - La mise en page originale n'a pas toujours pu être conservée*