Article dans La Renaissance - Le Bessin du 24 avril 2018
De la mendicité à l'université
Vendredi, le collège Létot a reçu la visite de Sushil, jeune Indien, venu parler de son parcours après avoir bénéficié de l'action humanitaire « Les Galopins de Calcutta ».
Lors du cours de Gine Droogmans, les collégiens ont pu partager un moment très fort avec le jeune Indien.
Cette visite symbolique est un peu une récompense pour tous les collégiens de Létot qui, depuis de nombreuses années et à de multiples reprises, ont soutenu une association nommée « Les Galopins de Calcutta » et dont Sushil a été bénéficiaire. Dans le cours d'anglais dispensé par Gine Droogmans, le jeune Indien a répondu aux questions des collégiens sur le quotidien des enfants de Calcutta.
Association humanitaire
Bernard Collet, professeur dans l'établissement, connaît bien l'association humanitaire « Les Galopins de Calcutta », présidée par une Normande, Fabienne Fichet, et dont le siège social est à Caen. Il résume ainsi son action: « Les Galopins de Calcutta viennent en aide aux enfants désoeuvrés qui errent dans la gare de cette ville indienne. Le foyer créé par cette association leur propose un hébergement et les scolarise. Ces enfants sont abandonnés, perdus, orphelins, tous manquent de tout, grandissent sans amour et n'ont surtout pas d'avenir.
Pour survivre, livrés à eux-mêmes, ils mendient, font de petits boulots, ramassent les journaux, les bouteilles, pour les revendre et obtenir quelques roupies, ils vérifient les trains... Ces enfants, dans cet univers insécurisant qu'est la gare, n'ont aucun avenir et sont par-dessus tout en manque d'affection et d'attention. »
L'école pour s'en sortir
C'est l'univers qu'a connu Sushil avant d'avoir la chance d'être parrainé par une Française et cela a changé sa vie, maintenant il est à l'université de Bangalore en licence d'anglais et a des projets.
Enfance volée, maltraitance, la corruption omniprésente, la pauvreté qui entraîne la mendicité, les collégiens ont découvert souvent effarés la vie très dure des enfants de Calcutta, marqués autant physiquement car certains sont mutilés volontairement par leurs parents pour apitoyer et rapporter plus d'argent quand ils mendient, que psychologiquement. Sushil, lui, a choisi de s'accrocher à l'école pour s'en sortir, une superbe leçon de vie que les collégiens de Létot ont appréciée à sa juste valeur.
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