Article dans l'édition de Caen du 29 avril 2017 de Ouest-France

Elle aide des enfants en Inde, elle est récompensée

En 1999, Fabienne Fichet fondait, avec l'aide de ses parents et amis, l'association Les Galopins de Calcutta. Dix-huit ans plus tard, elle vit six mois de l'année en Inde.


Fabienne Fichet (au centre), entourée des jeunes qu'elle suit à Calcutta.

L'histoire

Février, à Calcutta, en Inde, Fabienne Fichet, 51 ans, Caennaise, reçoit la médaille de Chevalier de l'ordre national du mérite. Le consul de France de Calcutta a proposé sa nomination à l'ambassadeur de France en Inde et le président de la République l'a approuvée.
« J'ai été surprise, c'est une certaine reconnaissance du travail accompli ici. Mais, cette médaille, je la partage avec tous ceux qui m'aident depuis ces dix-huit années. Sans leur soutien, rien n'aurait été possible », témoigne-t-elle. Mais pour quelle action Fabienne Fichet est-elle distinguée ? Pour le savoir, il faut refaire un bon dans le passé.
Tout commence en 1999. Fabienne Fichet s'engage dans l'humanitaire, en Inde. Elle découvre les multiples facettes de ce pays. « J'ai vu les conditions de vie des jeunes garçons. Certains vivaient dans la rue, d'autres balayaient dans des gares. »

Une grande famille

Avec ses parents et amis, elle fonde l'association Les Galopins de Calcutta, vend tous ses biens et s'installe en Inde pour ouvrir un foyer. En rupture familiale, abandonnés, victimes de maltraitances, ils ne sont au départ qu'un petit groupe de garçons âgés de 2 à 10 ans. « On louait un appartement. Il n'y avait pas encore de lits », explique-t-elle.

L'association s'occupe de leur quotidien, prend en charge leur éducation scolaire. Un budget que l'association évalue aujourd'hui à 1 500 € par an et par personne. L'association grandit, rayonne dans toute la France, jusqu'en Australie où se multiplient les actions pour récolter des fonds.
Dix-huit ans plus tard, Fabienne Fichet vit à Caen, six mois dans l'année, et travaille comme éducatrice, mais n'oublie pas ses engagements. « J'ai des contacts, tous les jours, avec les personnes du foyer, par mail, téléphone ou via Skype », ajoute-t-elle.

Actuellement, trente-cinq jeunes sont toujours suivis par l'association. Ils habitent dans deux appartements, dont un qui héberge de jeunes majeurs. « On fonctionne comme une très grande famille, très particulière. On ne parle qu'en anglais et on a instauré des règles », ajoute-t-elle.
Certains n'ont pas voulu rester au foyer, d'autres ont décidé de s'accrocher. Les plus âgés poursuivent leurs études à l'université.
Certains ont même une vie professionnelle accomplie. « L'un des garçons est manager dans un Starbucks !

Ils se rendent compte de la chance qu'ils ont. Ils savent aussi que la porte est toujours ouverte pour parler, et les conseiller. »
En dix-huit ans, l'association a accueilli une centaine d'enfants.

Hélène LECLERC.

Les Galopins de Calcutta, renseignements sur www.galopinsdecalcutta.org

 

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