Bulletin n° 11 - Les Galopins de Calcutta
Novembre - Décembre 1999
L'an 2000 est là et je suppose qu'en Europe, les festivités ont été préparées dans l'effervescence. Ici il faut croire que nous sommes sur une autre planète, car personne n'y a vraiment prêté attention ! Au foyer les temps ont été difficiles car il y a eu beaucoup de va et vient. Les enfants qui se retrouvent seuls ont tous un passé lourd à porter et il ne leur est pas facile de tirer un trait dessus, aussi noir soit-il. Après avoir fait face à tant de situations compliquées, il est déroutant pour eux de mener une vie sans soucis majeurs. Changer ces enfant, les stabiliser prendra du temps et nous connaîtrons pas mal d'échecs. De plus le foyer étant récent, aucun des enfants présents n'est encore vraiment stable et un rien peut les perturber.
Au foyer :
Noor nous a posé d'énormes problèmes de comportement, pleurant et criant pour un rien, parfois si fort que les voisins sont montés... Je l'ai emmené un matin à la gare afin qu'il compare avec ce dont il bénéficie au foyer, mais il s'est vexé et a catégoriquement refusé de revenir. Il a accepté de réintégrer le foyer après 6 jours. Depuis il pose moins de problèmes, mais reste très susceptible. Sonu s'est rendu dans son village avec lui et a tout d'abord rencontré son père qui, dès qu'il a aperçu son fils s'est écrié : "Je ne veux pas entendre parler de cet enfant et vous ne pouvez me prouver que c'est mon fils !". La mère l'aurait quitté quand Noor était petit, personne ne sait où elle vit. Les grands parents ont été contents de le revoir. A son retour, j'ai passé beaucoup de temps avec lui et forcément moins avec les autres. Antony a réagi en incitant les autres à s'enfuir : lui même s'est enfui 2 fois (avec Sanjay puis Assim). À chaque fois il s'est rendu à la gare où il était sûr de nous trouver...
Par contre Santos, accueilli fin octobre, s'est échappé mi décembre. Il est, selon les garçons, retourné chez lui. Il nous avait dit s'être enfui sans raison de chez lui et peut être avait il besoin de temps pour revoir les siens.
Ali, pris dans le mouvement, s'est enfui après seulement une semaine au foyer.
Sanjay, sans raison apparente, s'est enfui le 20 décembre.
Nous restons donc en cette fin d'année avec 4 garçons : Antony, Noor, Surajit et Assim.
Mes parents ont passé plus de 15 jours avec nous et c'est après leur départ que les enfants ont réagi. Peut être que voir une famille unie a réveillé leur blessures (?).
Vous pouvez contacter l'association pour obtenir des détails sur notre installation.
La gare :
Nous avons accompagné Rakan et Pinky (sa petite sœur de 5 ans) chez Thierry. La petite s'est vite adaptée mais le garçon a dit aux parents qu'il ne voulait pas rester. Quel dommage pour lui de revivre au milieu des détritus !
Abdul , 8 ans, s'est retrouvé seul. Ses parents sont partis au Bangladesh. Il est accueilli chez Thierry et semble très heureux.
Nous distribuons beaucoup de vêtements car maintenant la nuit il fait froid.
Nous avons offert le cinéma à 7 garçons pour Noël.
En Europe :
Un petit groupe de Suisse a créé une antenne sur Lausanne. Deux membres de ce groupe arrivent à Calcutta début Janvier. A Lausanne, des panneaux et un marché de Noël ont été réalisés et beaucoup de publicité faite et distribuée : BRAVO !
L'association A.I.ME.R a très généreusement contribué. Grâce à cet apport financier, nous nous meublons petit à petit. Un article est paru dans leur journal.
Bernard, de Bayeux (14) a motivé le groupe humanitaire de son collège, composé d'une quarantaine de jeunes. Ils ont fait parler de nous dans la presse et veulent participer à ce projet. Une expo a déjà été réalisée au collège.
Laurence et Thierry ont vraiment bien travaillé sur le site internet. De vrais professionnels !
Le marché de Noël organisé par Christine et ses collègues (14) a très bien marché. Toutes sont partantes pour l'an prochain.
Une plaquette a été réalisée gratuitement par des imprimeurs de Troarn.
MERCI À TOUS !!!
Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une année 2000 exceptionnelle. Profitez-en bien, le temps passe si vite qu'il est dommage de trop réfléchir ou s'embêter la vie avec des presque riens.
BONNE ANNÉE À TOUS !
Fabienne